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Requiem pour une Oligarchie : Quand la chute d’un homme révèle un système

  • Photo du rédacteur: Renouvo Demokratik
    Renouvo Demokratik
  • 25 juil.
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 8 août

Par: Novavox, Notre Éditorial.-

-PC: Novavox-
-PC: Novavox-

Il aura fallu une arrestation, spectaculaire et symbolique, pour que l’un des visages les plus emblématiques du secteur privé haïtien tombe dans le viseur de la justice internationale. Réginald Boulos, longtemps perçu comme un pilier de l’économie nationale, est désormais accusé de liens avec des gangs armés et de participation à la déstabilisation d’Haïti. Mais derrière le fracas de sa chute, c’est tout un système qui vacille.

Car Boulos n’est pas une anomalie. Il est le produit d’un oligopole systémique, celui que Le Nouvelliste décrit comme une économie verrouillée par quelques familles qui contrôlent les importations, la distribution, et les leviers de la consommation populaire. Une économie où les prix alimentaires sont jusqu’à 77% plus élevés que dans le reste de la Caraïbe. Une économie qui étouffe, parce qu’elle est tenue en otage.

L’arrestation de Boulos agit comme une fissure dans le mur de l’impunité, et cette fissure laisse passer quelque chose de rare en Haïti : la lumière crue sur les méfaits d’une oligarchie longtemps drapée dans la respectabilité.

Cette arrestation ne peut être réduite à la déchéance d’un entrepreneur influent. Elle doit ouvrir une brèche. Elle doit imposer un temps de lucidité, où l’on regarde, sans détournement ni faux-semblants, le pacte funeste entre richesse et violence, entre privilège et déstabilisation.

Elle doit contraindre chacun — institutions, élites, partenaires internationaux — à sortir du confort du déni. Elle doit faire éclater le consensus implicite qui, pendant trop longtemps, a rendu la violence rentable et l’impunité viable.

L’affaire Boulos devient le révélateur d’un pacte ancien : celui de l’élite contre la nation. L’élite n’a plus le monopole du récit. L’introspection s’amorce. Les langues se délient. Les masques tombent. Ce n’est plus la dissimulation qui gouverne, mais l’irruption du non-dit. Ce moment dépasse l’affaire : il touche à la structure du mensonge institutionnel.

Il faut maintenant que ce mouvement grandisse et s'approfondisse. Que la justice ne soit pas spectacle, mais système. Que la mémoire des méfaits serve de fondation à la reconstruction.

Ce n’est pas seulement l’homme qu’il faut juger, mais l’ordre qui l’a hissé, l’a abrité et l’a sanctifié. Ce requiem n’a rien d’une célébration. C’est un appel. À démanteler les monopoles. À exiger des audits. À refuser que la pauvreté soit le prix de la richesse de quelques-uns. À reconstruire une économie qui ne repose pas sur la peur, mais sur la dignité.


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1 commentaire


Invité
26 juil.

Que tout ceux qui contribue à la situation inhumaine d'Haïti soit puni

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