Une célébration sous haute tension : entre répression et revendications, le drapeau haïtien flotte dans la tourmente au Cap-Haïtien
- Renouvo Demokratik
- il y a 4 jours
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Par : NOVAVOX, Notre Éditorial.
 Festivité marquante à Miami .
Des dizaines de participants ont célébré la fête du drapeau haïtien en parcourant 29,03 kilomètres à vélo à North Miami. À travers ce trajet symbolique, ils ont mis en lumière l’héritage et les contributions durables des Haïtiens-Américains à la communauté du sud de la Floride, affirmant avec fierté leur identité et leur engagement envers la culture haïtienne.

Cependant, leur périple pourrait également symboliser la longue marche des Haïtiens vers la liberté et la sécurité—une traversée marquée par luttes, espoir et résilience. Chaque coup de pédale deviendrait ainsi une puissante métaphore de leur combat historique, rappelant que la quête de justice et de dignité demeure une force motrice à travers les générations.
Violences policières et contestations populaires au Cap-Haïtien
Loin de Miami, au Cap-Haïtien, cité historique du nord d’Haïti, le CPT faisait l’expérience de son impopularité en orchestrant une commémoration nationale, dans un climat marqué par la contestation et la répression.
En effet, La fête du drapeau au Cap-Haïtien s’est tenue dans une atmosphère lourde de protestations et de répression. Ce qui devait être une célébration de l’unité nationale s’est transformé en un événement sous haute tension, avec un rejet manifeste de la population envers les autorités.
Des protestations ont éclaté, dénonçant le gaspillage des fonds publics et l’impopularité du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Certains habitants ont même boycotté les festivités, refusant les repas communautaires offerts par les autorités.
Par ailleurs, la répression policière a été particulièrement visible, notamment lors d’une manifestation pacifique où un enseignant a été violemment agressé par un agent de la Police touristique (POLITOUR) devant la Cathédrale Notre-Dame.
L'UNOH a fermement condamné la répression exercée contre les enseignants lors des événements du 18 mai au Cap-Haïtien. Ces actes de violence ont suscité une vague d'indignation parmi les associations d'enseignants et la société civile, qui dénoncent l'usage disproportionné de la force contre des professionnels de l'éducation. Les organisations syndicales exigent une enquête approfondie et des sanctions contre les responsables de cette agression.
Il faut rappeler que les enseignants haïtiens poursuivent une grève paralysant les écoles publiques et menaçant l'année scolaire. Les syndicats réclament une augmentation des salaires, le paiement des arriérés, la nomination des enseignants qualifiés et l'amélioration des conditions de travail.
L’autoritarisme grandissant d’un régime en crise
La commémoration du 18 mai au Cap-Haïtien a révélé une fracture grandissante entre la population et les dirigeants, exacerbée par une insécurité persistante et des revendications sociales qui peinent à trouver une réponse adéquate.
L’insécurité, exacerbée par la montée en puissance des gangs et l’incapacité des autorités à rétablir l’ordre, plonge une grande partie de la population dans un quotidien marqué par la peur et l’incertitude. Cette crise sécuritaire, qui s’étend à plusieurs régions du pays, entrave non seulement la liberté de circulation, mais aussi l’accès aux services essentiels, aggravant la précarité des citoyens.
Parallèlement, les revendications sociales restent sans réponse, notamment celles portant sur l’éducation, la santé et les opportunités économiques. Face à cette inertie gouvernementale, le sentiment d’abandon et de frustration ne cesse de croître, alimentant un climat de défiance généralisée envers les institutions.

Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), en ayant recours à la violence, illustre une fois de plus qu’il fait partie du problème plutôt que de la solution. Depuis son instauration, il est confronté à des crises multiples, allant de l’insécurité grandissante à des querelles internes et des accusations de corruption.Malgré les promesses de rétablir l’ordre et de lutter contre le terrorisme, la situation sécuritaire du pays ne cesse de se détériorer. Les gangs armés contrôlent de vastes territoires, et les violences continuent de frapper durement la population. De plus, selon un rapport du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), au moins 13 massacres et attaques armées ont été recensés depuis l’installation du CPT, mettant en évidence son incapacité à restaurer la sécurité.
Ces dynamiques mettent en évidence un besoin urgent de réformes structurelles et d’une approche plus inclusive, afin de répondre aux attentes de la population et de restaurer un climat de stabilité et de confiance. Les forces progressistes et patriotiques doivent prendre la pleine mesure des défis à relever et agir avec détermination pour mettre en œuvre les mesures nécessaires, afin de sortir le pays de cette crise multidimensionnelle et ouvrir la voie à un avenir plus stable et prospère.