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À quand une parade nationale pour les Grenadiers ?

  • Photo du rédacteur: Renouvo Demokratik
    Renouvo Demokratik
  • il y a 1 heure
  • 3 min de lecture

Notre Éditorial,

Par: Novavox .-

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Dans Othello de Shakespeare (Acte II, Scène 2), à son arrivée triomphale à Chypre, après la déroute de l’envahisseur turc, un héraut proclame : « C’est la volonté d’Othello, notre noble et vaillant général : à l’annonce de la destruction de la flotte turque, que chacun s’abandonne à la liesse. Que les uns s’élancent dans la danse, que d’autres allument des feux de joie, et que chacun trouve dans les réjouissances l’élan qui embrase son cœur ».

Organiser des festins pour célébrer la victoire est une tradition immémoriale des communautés humaines. Le banquet ne se contente pas de célébrer : il transforme le triomphe en mémoire populaire, inscrivant la gloire dans le corps collectif. Car ni le héros ni la nation ne peuvent se satisfaire d’une victoire abstraite ; elle doit s’accomplir, s’incarner, se diffuser, pour que chacun en porte la cicatrice et la saveur.

Aujourd’hui, Haïti doit écrire son propre chapitre dans cette noble tradition. L’équipe nationale a traversé la fatigue, les blessures et les doutes ; elle mérite désormais une célébration ardente.

Sa victoire ne se mesure pas seulement au score. Elle brûle au creux du peuple qui refuse de céder. Par la danse, les tambours et les chants, la nation doit transmuter l’épreuve en couronne et la souffrance en fête, faisant de ce triomphe un feu commun qui dissipe la nuit et jette sa lumière sur l’avenir.

Une parade nationale pour les grenadiers offrirait au peuple meurtri une catharsis collective

Notre nation a récemment traversé des traumatismes profonds : enlèvements, déplacements massifs, tortures, agressions et violences sexuelles. Une parade des Grenadiers dépasserait la simple fête : elle agirait comme un acte de guérison nationale, un rite public où la douleur se transforme en courage et la mémoire en espérance. Sous le pas solennel des cortèges, le fardeau se partagera,la dignité se reconquerra et la nation rassemblée fera du deuil le germe d’un renouveau.

Une parade nationale pour les Grenadiers constituerait un modèle positif pour les jeunes déboussolés.

Une parade pour les Grenadiers deviendrait plus qu’un spectacle : elle se ferait levier d’éducation civique et sociale, proposant aux jeunes déboussolés des modèles vivants, des seuils ouverts sur des perspectives neuves et un horizon prometteur. En donnant à la jeunesse des images, des gestes et des récits de courage, de discipline et d’engagement au service de la communauté, elle se transformerait en une école de valeurs mise en scène, un théâtre public où l’on apprend à se tenir, à se reconnaître et à rêver un avenir commun.

Une parade nationale ranimerait la dignité et la grandeur longtemps enfouies.

Elle offrirait à la collectivité un moment solennel où l’histoire blessée se réinscrira dans une célébration partagée. Ce ne serait pas seulement le retour d’un faste public : ce serait une scène où la dignité retrouvée et la grandeur réaffirmée se donneront à voir, la réactivation d’un récit national qui redonnera sens aux gestes, aux symboles et à la fierté commune, et qui fera de la mémoire unifiée le socle d’un avenir reconstruit.

Une parade nationale nous permettrait de retrouver le goût de la victoire

La parade ferait office de récit visible : elle matérialiserait la victoire non comme un triomphe individuel, mais comme une conquête collective. Les drapeaux, les bannières et les gestes rituels transformeraient une émotion diffuse en image claire, celle d’un peuple capable de se relever et d’avancer. Ce langage symbolique parle aux cœurs autant qu’aux esprits et rétablit la confiance en des valeurs partagées.

Que les rues deviennent une scène. Que la ville tout entière retienne son souffle. Que les confettis tombent comme des éclats de joie, et que les tambours résonnent, battements d’un cœur qui reprend force. Ce défilé devient notre littérature incarnée, un poème en marche : Haïti victorieuse, résiliente, vivante, chantant sa renaissance à chaque pas.

Si le pays était dirigé, la parade serait un fait accompli ; il revient aux passionnés du football, aux patriotes et aux forces progressistes de pourvoir à ce manque.

Nonobstant tout, c’est la volonté de la Sélection nationale d’Haïti, noble et vaillante, qu’à l’annonce de sa victoire éclatante, conquête arrachée au courage et à l’endurance, chacun s’abandonne à la liesse. Que les uns se livrent à la danse, que d’autres allument des feux de joie, et que chacun trouve dans les tambours, les chants et les réjouissances ce qui embrase son cœur. Car, au‑delà de ce triomphe sportif, c’est l’union du peuple et de son équipe que nous célébrons.

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