top of page

Une éloquence en panne d’action

  • Photo du rédacteur: Renouvo Demokratik
    Renouvo Demokratik
  • 16 juil.
  • 2 min de lecture

Par : Novavox, Notre Éditorial.-

- PC: Novavox -
- PC: Novavox -

Dans une prise de parole qui n’a pas manqué de panache lors des Mardis de la Nation, le ministre de l’Éducation nationale, Antoine Augustin, a livré un diagnostic saisissant : l’école haïtienne, selon lui, serait désormais une architecture en ruines, ses élèves en errance cognitive, recyclés — faute d’alternatives — en recrues improvisées au service des gangs armés. Une analyse au scalpel, certes, mais dont la portée aurait été autrement salutaire si elle émanait d’un responsable réellement engagé dans la refondation du système qu’il dirige.

Car à la place d’un plan rigoureux, d’une feuille de route, ou même d’un début de réforme, le ministre semble préférer l’art contemplatif du constat. Il admire la fissure, en fait une liturgie médiatique, et transforme la faillite éducative en slogan politique. Ce verbe sans action s’inscrit dans une tradition bien rodée : celle de responsables publics dépourvus de solutions, mais habiles à dramatiser, à vociférer, à se maintenir dans les privilèges du pouvoir tout en se dédouanant de ses responsabilités.

Malgré les remous causés par cette déclaration, rien dans la sortie du ministre ne surprend. Elle illustre, avec une précision presque pédagogique, l’essoufflement d’une classe politique qui se heurte à ses propres limites, prisonnière d’une rhétorique flamboyante sans mécanisme de réparation.

Ce que nous attendons n’est pas un tableau apocalyptique — nous l’avons déjà sous les yeux. Ce que nous attendons, c’est un sursaut. Et une politique éducative qui ne recycle pas le mal en mots, mais le transforme en réponse.

Ce que nous attendons — ce ne sont pas des diagnostics creux, ni des envolées lyriques sur les racines du mal. Ce que nous attendons, c’est un pouvoir qui puisse enrayer la descente aux enfers du pays. Nous ne sommes pas en quête de métaphores flamboyantes, mais de mécanismes concrets. Nous ne réclamons pas de rhétorique, mais de direction.

Ce que nous attendons et ce que nous demandons, ce sont des dirigeants capables d’articuler des réponses tangibles aux défis structurels du pays : éducation, sécurité, justice, souveraineté. Des femmes et des hommes investis, non pas dans la célébration du chaos, mais dans son redressement. Des leaders qui ne confondent pas lucidité avec renoncement, ni verbe avec solution.

Ce que nous attendons, ce que nous réclamons, ce que nous exigeons — ce n’est plus une voix qui commente l’abîme, mais une volonté qui bâtit.

Ce que nous attendons et ce que nous demandons, c’est une vision nouvelle — exigeante, lucide, implacable — à la tête du pays. Une vision qui ne se contente plus de contempler les ruines mais qui s’attelle à les reconstruire. Une vision qui rompt avec l’ère de ces populistes éloquents, qui brillent par leurs figures de style mais s’éteignent dès qu’il s’agit de panser la moindre fracture nationale.L’heure n’est plus aux métaphores ni aux constats. Elle est à la refonte. Elle est au renouveau démocratique.


Audio cover

1 Comment


Agwe Souke
il y a un jour

Like

Top Stories

Receive our analysis and perspectives directly in your inbox. Sign up for our weekly newsletter.

  • Instagram
  • Facebook
  • Twitter

© NONAVOX . Powered and secured by Wix

bottom of page