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Ils nous prennent pour des imbéciles …

  • Photo du rédacteur: Renouvo Demokratik
    Renouvo Demokratik
  • 13 juil.
  • 3 min de lecture

Par : Novavox, Notre Éditorial

- PC: NOVAVOX-
- PC: NOVAVOX-

Les instigateurs du chaos en Haïti s’adressent à nous comme à des consciences éteintes, comme si la vérité nous était inaccessible. Ils nous parlent comme si penser était un privilège qu’ils nous refusaient. Mais c’est leur discours, non notre intelligence, qui vacille face à l’évidence. Leur rhétorique n’éclaire rien ; elle obscurcit sciemment. Elle n’est pas maladresse — elle est stratégie. Une stratégie d’effacement de notre lucidité, de notre mémoire, de notre dignité collective. Ce mépris n’est pas inconscient : il est calculé, structuré, récurrent. Or, à cette parole qui insulte, nous opposons la parole qui révèle. Celle qui démasque. Celle qui ne se plie pas. Car il ne suffit plus de dénoncer : il faut nommer, exposer, refuser. Il faut riposter avec la force tranquille de ceux dont la conscience n’a jamais été éteinte, mais volontairement ignorée.

La parole comme camouflage du chaos

Alors qu’un membre du Conseil présidentiel de transition s’est récemment félicité d’une amélioration notable de la situation sécuritaire en Haïti, les chiffres rappellent une vérité autrement plus tragique : près de 5 000 vies fauchées en moins d’un an par la violence des gangs, et 1,3 million de déplacés à travers le territoire. Les gangs ne cessent d’étendre leur emprise, repoussant chaque jour les limites de leur contrôle territorial. Le seuil de l’effondrement national semble plus tangible que jamais, au point que des appels urgents émergent pour protéger les communes frontalières comme Lascahobas — ultime rempart avant la débâcle.

Sous le slogan glaçant "Nap fè l jan blan mande l la ", Viv Ansanm impose sa loi par la terreur et précipite des milliers d’Haïtiens vers l’exil. La fuite devient la seule échappatoire pour ceux que le chaos dépossède — chaos dont ces groupes sont les architectes. Leurs actions ont mis la nation à genoux ; leurs armes ont redessiné les frontières de l’insécurité. Et voilà qu’aujourd’hui, leur porte-parole invoque la sympathie à l’égard des déportés, comme si cette brutalité n’était pas orchestrée, comme si cet exil n’était pas provoqué.

Ce n’est pas là un revirement — c’est une tentative de réhabilitation. Mais on ne lave pas le sang des rues avec des mots compatissants. On ne s’absout pas d’un projet destructeur par une déclaration de circonstance. Car chaque déplacement forcé, chaque famille disloquée, chaque départ contraint porte la marque de cette violence qu’ils revendiquent. Et la sympathie, dans ce contexte, sonne comme une insulte à ceux qui fuient leurs balles.

L’histoire retiendra que ce n’est pas la misère qui a chassé ces gens — c’est le pouvoir armé d’un slogan. Et que ceux qui en parlent aujourd’hui avec douceur sont ceux qui, hier encore, en faisaient le fer de lance.

Tandis que les opérations de l’ICE traquent inlassablement les Haïtiennes et Haïtiens ayant trouvé refuge aux États-Unis, leurs nuits s’alourdissent de veille et leurs jours s’assombrissent de crainte. Chassés par une violence devenue structurelle, ils se voient aujourd’hui sommés de rebrousser chemin — expulsés par une nation qui, paradoxalement, se réclame de l’asile et des droits humains.

Et pourtant, à Port-au-Prince, l’ambassade américaine se proclame solidaire du peuple haïtien dans sa quête de justice et de sécurité. Mais que vaut cette solidarité lorsque ceux qui fuient sont pourchassés, lorsque les discours se drapent de compassion pendant que les politiques s’exécutent sans ménagement

Quelle est la finalité réelle de la présence diplomatique américaine en Haïti, si ce n’est celle d’un décor sans consistance ? Car on ne peut, d’un côté, prêcher la stabilité, la justice et la sécurité, et de l’autre, expulser ceux qui en sont les témoins les plus accablés. La solidarité ne se décrète pas — elle se prouve. La sincérité ne se mesure pas au nombre de communiqués, mais à la cohérence des actes. Or, la politique migratoire des États-Unis, en particulier à travers les opérations de l’ICE, contredit ouvertement le discours diplomatique tenu à Port-au-Prince. Si la diplomatie consiste à tisser des ponts, alors chaque expulsion est une fracture.

Nous ne sommes pas dupes — nous sommes le regard qui perce la mise en scène 

Il est urgent de dénoncer ces discours qui maquillent le chaos. Ce mépris qui nous est servi n’est pas une erreur — c’est un projet. Et à ce projet, nous opposons la vigilance. Nous affirmons notre droit à comprendre, à nommer, à déconstruire. Car la vérité n’est pas inaccessible : elle est soigneusement dissimulée. Et nous savons lire entre les lignes, débusquer les silences complices, déjouer les rhétoriques truquées.

Nous n’attendrons pas qu’on nous accorde le droit d’exister dans le discours — nous l’exerçons. Chaque mot que nous posons est une reconquête. Chaque lucidité est une insubordination. Car ils ont peur non de notre ignorance, mais de notre clairvoyance. Et c’est précisément pour cela que nous écrivons, que nous parlons, que nous exposons. Non pas pour répondre à leur injonction, mais pour briser l’enclos qu’ils cherchent à dresser autour de nos consciences.


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1 comentário


The Haitian Patriot
13 de jul.

Bravo à l’auteur pour avoir mis les mots justes sur le théâtre de mensonges qui étouffe Haïti. Ce texte dit tout haut ce que beaucoup n’osent plus formuler : on ne nous méprise pas par accident, c’est une politique, une stratégie, un projet bien rodé.

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