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Le CPT ne se Soucie de Rien

  • Photo du rédacteur: Renouvo Demokratik
    Renouvo Demokratik
  • 22 avr.
  • 3 min de lecture

Par: Michel Legros,

Sitwayen pou Respè Konstitisyon.

-Credit: francisco_silva509-
-Credit: francisco_silva509-

Je tiens à saluer la lettre ouverte de Beken Petit-Homme datée le 16 avril 2025 dont les mots justes et le ton indigné traduisent parfaitement l’exaspération d’un peuple abandonné par ceux qui prétendent le diriger.

Toutefois, je me permets d’apporter une précision importante : contrairement à ce que laisse entendre la lettre, ces messieurs ne se préoccupent pas davantage de la zone métropolitaine. Bien au contraire. Cette zone, cœur de la République, est la plus abandonnée, livrée à la barbarie des gangs qui y règnent en maîtres absolus, pendant que les autorités multiplient les discours creux et les manœuvres politiciennes. Port-au-Prince, Carrefour, Tabarre, Cité Soleil, Croix-des-Bouquets Ganthier, Ti Rivière... brûlent depuis des mois, sans qu’aucune action cohérente, coordonnée ne soit entreprise.

Le problème n’est pas qu’ils réduisent Haïti à la seule zone métropolitaine. Le problème, c’est qu’ils ne se soucient de rien, ni de la métropole, ni des provinces, ni de l’Artibonite, ni du pays tout entier. Ils ne défendent ni territoire, ni peuple, ni avenir. Leur seul intérêt semble être la jouissance du pouvoir, même sur des ruines.

Maintenir La Nullité : Un Choix Cynique, Une Chute Assurée

Même si le coup d'État dénoncé venait à échouer, les gangs finiront malgré tout par remporter la guerre. En réalité, la chute est déjà amorcée : il ne s'agit plus que d'une question de temps. L'ensemble du territoire national est condamné, inévitablement, à tomber entre les mains de Viv Ansanm ...Villa d’Accueil et Pétion-Ville incluses.

Faire la guerre suppose d’abord de s’entourer de compétences. On ne gagne pas une guerre avec un chef sans vision, sans stratégie, que l’ennemi bouscule et ridiculise depuis sa prise de fonction. Un chef qui s’entoure de médiocres pour tenter de se grandir.

Ce chef a pris deux décisions majeures, aux conséquences tout aussi désastreuses. Il a remplacé le directeur départemental de l'Ouest. S’en est suivie la reprise immédiate de l’Hôpital général, du quartier du Morne à Tuf, de Carrefour-Feuilles et du Bas Peu de Choses par les bandits ; puis la chute de Solino, Nazon, Pouplard, d’une partie de Lalue ... et j’en passe.

Même scénario dans le Centre : le départ du DDC a entraîné la prise et la mise à sac de Saut-d’Eau et Mirebalais.

Aujourd’hui, alors que Port-au-Prince est déjà tombé, l’ennemi étend sa domination. Maintenant, Les Cayes et Hinche sont désormais dans sa ligne de mire, tandis qu’il assiège Kenscoff. Partout, la défaite s’étale.

Et pourtant, nos présidents, qui prétendent « faire la guerre », continuent de soutenir un général dont l’incompétence crève les yeux. Un général qui a volontairement abdiqué son rôle de commandant et ne prend la moindre initiative stratégique sans en référer à l’ambassade américaine. Même la liste des aspirants policiers lui est soumise.

Qu’un responsable haïtien lui demande de recruter, disons, un spécialiste en informatique pour planifier certaines opérations sensibles, il feindra d’être d’accord mais ira d’abord se rapporter à l’INL, logée à l’ambassade, comme à un patron dont il attend l’aval. Il n’exécutera l’ordre que lorsqu’il aura reçu le feu vert.

Ce renoncement paralysant a sans doute surpris et embarrassé plus d’une fois les fonctionnaires de l’INL eux-mêmes. Car cet organisme dépend de Washington, qui, ayant d’autres priorités que de gérer pareilles futilités, peut très bien ne jamais répondre à de si étonnantes requêtes. Voilà le genre de chefs de guerre sur qui compte le CPT.

Face à une armée aussi audacieuse que celle des gangs, de tels généraux ne peuvent qu’être mis en déroute. Pourtant, nos présidents les soutiennent, envers et contre tout.

Nous espérons que si, par hasard, il leur arrivait de penser à la reconquête des territoires perdus, le bon sens leur dicterait de ne pas confier cette tâche au même chef qui les a perdus, par inaptitude ou par mauvais choix délibérés.

La politicaillerie a ses raisons que la raison ignore

Le maintien de l’incompétence à la tête de la police obéit peut-être à une logique plus simple qu’on ne le dit.

Nos présidents, en bons Haïtiens, souffrent sans doute de présidentialité chronique : cette affection qui pousse tant de nos dirigeants à rêver de présidence à vie. Penseraient-ils qu’en fidélisant la nullité, ils pourront conserver le pouvoir au-delà du terme qu'ils se sont fixés ?

Comment s’y prendraient-ils ? Aucune importance.

Ils ne le savent peut-être même pas, tant ce projet est absurde. L’important, chez les maniaques, n’est jamais la réalité ni ses obstacles, mais leurs lubies obsessionnelles.

Haïti et ses douleurs, son million de réfugiés, son cortège de morts, ses sans-abri, le dépérissement de l’État — dont ils sont, qu’on le veuille ou non, les chefs — tout cela importe peu.

Hélas, rien n’est plus funeste que le machiavélisme des sots : il est toujours mesquin, mais jamais inoffensif.

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