Forger le chaos, conquérir le pouvoir : l’essor tumultueux de la caste économique
- Renouvo Demokratik
- 6 août
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 8 août
PAR: Novavox, Notre Éditorial.-

« Plus ça change, plus c’est la même chose. » Ce vieux proverbe français résonne avec une acuité troublante dans le contexte haïtien actuel. Alors que le pays s’enlise dans une crise multidimensionnelle, les visages du pouvoir changent, mais les dynamiques toxiques persistent. Et au cœur de cette continuité délétère se niche un complice discret : le secteur privé haïtien.
Il est désormais incontestable que certains de ses membres ont joué un rôle central dans l’effondrement de l’État. Reginald Boulos, figure emblématique de l’élite économique, est aujourd’hui incarcéré aux États-Unis pour financement de gangs. D’autres noms bien connus – Biggio, Deeb, Abdala – font l’objet de sanctions canadiennes pour des motifs analogues de soutien aux réseaux armés qui ont plongé le pays dans la terreur.
Et pourtant, malgré ce lourd passif, le secteur privé semble sur le point de consolider son emprise sur les leviers du pouvoir. Avec la présidence annoncée de Laurent St Cyr au Conseil présidentiel de transition (CPT), soutenue par Washington, c’est une nouvelle étape dans la normalisation de l’impunité. Derrière cette façade institutionnelle, c’est une oligarchie qui se réinvente, se recycle, et s’apprête à gouverner sans jamais répondre de ses actes.
Une démocratie confisquée
Ce scénario n’est pas seulement cynique – il est dangereux. Il perpétue une logique où les intérêts privés dictent les orientations publiques, où les responsables du chaos deviennent les arbitres de la reconstruction. Il prive le peuple haïtien d’une véritable transition démocratique, fondée sur la justice, la transparence et la rupture avec les pratiques du passé.
Le secteur privé s’apprête à enfiler le costume présidentiel, pendant qu’Alix Didier Fils-Aimé – son autre représentant à la Villa d’Accueil – collectionne les trophées de l’échec : flots ininterrompus de cadavres, fiefs gangstérisés, hécatombes quotidiennes et exodes massifs. Chaque promesse de « stabilité » se fracasse sur le macadam ensanglanté, tandis que la capitale se mue en un paysage de ruines humaines et de visages vidés d’illusions.Le chef du gouvernement, enlisé dans ses envolées emphatiques,contemple à distance la mort lente de l’État qu’il avait pour mission de défendre.
L’urgence d’un regard lucide
Il est temps de nommer les choses. Le secteur privé haïtien ne peut être à la fois juge et partie, victime et bourreau, sauveur et saboteur. Toute tentative de refondation nationale exige une reddition de comptes, une mise à distance des acteurs compromis, et une vigilance accrue face aux alliances internationales qui légitiment l’inacceptable.
Haïti mérite mieux que cette mascarade. Elle mérite une transition authentique, portée par des voix intègres, enracinée dans les aspirations populaires, et libérée des chaînes de l’oligarchie.
La tempête politique s’intensifie et chaque instant perdu pèse sur l’avenir de tous: il est impératif et immédiat que les forces vives de notre nation se mobilisent, se concertent et s’unissent pour faire voler en éclats la mascarade, réduire la pantomime politique au silence et remettre la barque nationale sur le chemin de la dignité.
Bonsoir Monsieur Zephyr! J'espere que vous etes bien. Merci d'avoir partage ce texte d'une portee analytique et envoutante avec moi!
J'aimerais savoir d'ou vous etes puisque nous avons la meme signature.
Esperant vous lire sous peu,
L.Z.