top of page

Ce pays n’est pas mort : il attend qu’on l’arrache à ses voleurs de destin

  • Photo du rédacteur: Renouvo Demokratik
    Renouvo Demokratik
  • 20 juin
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 21 juin

Penchons-nous sur la dernière gouvernance provisoire !

Par : Sonet Saint-Louis av

Professeur de droit constitutionnel et de méthodologie de la recherche

à la faculté de droit et des sciences économiques de l'université d'État d'Haïti.

Professeur de philosophie.

-PC: Novavox-
-PC: Novavox-

On se demande comment cet exécutif provisoire compte-t-il se maintenir en vie : il a tout raté sécurité, référendum, élections. Les acteurs de la politique du chaos, au pouvoir depuis plus d’un an, bluffent, rêvent et veulent prendre leurs désirs pour la réalité.

À quelques mois de la fin de 2025, il est trop tard pour le CPT et le gouvernement d’Alix Fils-Aimé, qui n’a tenu aucune de ses promesses. L’histoire retiendra que c’est le gouvernement le plus incapable que le pays ait connu depuis le départ des Duvalier. Je croyais que celui d’Ariel Henry était le pire. Mais chaque jour, on creuse davantage l’abîme dans la bêtise.

Certains disent que c’est le système qui est mauvais, pour s’innocenter eux-mêmes ou leurs proches. En vérité, la majorité de ceux qui nous ont gouvernés étaient des dirigeants qui, dès leur prise de pouvoir, ne savaient rien faire. Bref, dans leur vie privée, ils étaient tout aussi nuls. Qu’avaient-ils réalisé avant de se lancer dans la vie publique ? Rien ! Qu’avaient-ils accompli une fois dans la sphère publique ? Rien ! C’étaient des incapables nés, qui rêvaient de gagner leur vie par le vice.

Avec ces gens au pouvoir, comment peut-on espérer réaliser des progrès dans ce pays ? C’est une génération de politiciens ayant fait leurs classes dans le vol et le crime organisé, avec laquelle on ne peut rien tenter de constructif pour Haïti.

Nous devons passer à autre chose maintenant. Quelle évidence attendez-vous encore pour vous convaincre de cette réalité qui nous frappe chaque jour en plein visage ?

Cette classe politique, sans projet ni vision nationale, est l’instrument par lequel la domination internationale du pays est organisée et maintenue. Sa marque de fabrique : le vol, le crime et l’assassinat. Frappée par une déchéance accélérée, même si elle joue sa dernière carte, elle résiste encore à un renouveau démocratique dans le pays. Si on la laisse faire, elle renouvellera une nouvelle phase de déchéance à la tête de l’État. La nation doit être vigilante : elle sera toujours, nécessairement, la grande victime.

Au cours de ces trois décennies, on a pu constater de quoi cette classe politique est capable. C’est à travers elle que le chaos d’Haïti s’est établi.

Si une fraction de la communauté internationale cherche à la maintenir au pouvoir, ce n’est pas parce qu’il n’existe pas de solutions crédibles à la détresse haïtienne actuelle, mais parce que cette classe politique haïtienne — qui n’a rien à voir avec les intérêts de la nation — a été d’une grande utilité dans la stratégie d’effondrement du pays, décidée par des forces externes.

Il se peut que, dans le brouillard actuel du droit international, ces forces qui contrôlent tout en Haïti décident de reconduire ce CPT, face à une résistance interne et populaire encore hésitante. Avec les réunions programmées par la Caricom, géniteur de ce CPT, Haïti semble entrer dans une nouvelle séquence dont les suites restent incertaines.

Ces parties prenantes, issues de toutes les tendances politiques confondues, dont les représentants délégués siègent au sein de ce pouvoir qui pètent dans la soie au milieu de la grande catastrophe haïtienne, n’ont aucun respect pour Haïti et les Haïtiens. Avec le soutien de leurs maîtres, ils auront passé cinq ans au pouvoir sans consentement populaire — l’équivalent d’un mandat présidentiel — après avoir tout pillé. C’est horrible !

Préparons-nous, de manière déterminée, à une nouvelle gouvernance, par la mise en place d’une solution de recours, qui devrait passer par le choix d’un juge issu de notre Cour de cassation ! Celui-ci, avec le soutien d’un gouvernement neutre composé d’hommes et de femmes compétents, à l’intégrité reconnue, devrait préparer les élections générales, conformément à la Constitution en vigueur.

Nous espérons que les réflexions produites sur les failles de la Constitution de 1987 seront corrigées par les nouvelles autorités élues, en qui la population aura confiance pour accomplir ce travail constitutionnel ô combien nécessaire.

Alors, si vous avez la même détermination que moi, mettons-nous ensemble, dès maintenant, pour mener dans une large concertation politique cette démarche, qui devra déboucher sur une nouvelle espérance nationale, ressentie comme une nécessité impérieuse par une population meurtrie par des années d’échec des politiques menées par des régimes corrompus !

Ne laissons pas le découragement l’emporter ! Ce pays a encore en lui les ressources humaines, morales et culturelles nécessaires pour se relever. Mais cela ne se fera pas sans vigilance, sans courage, ni sans lucidité. Engageons-nous, chacun à notre place, à bâtir un État digne, juste et au service du bien commun ! L’avenir d’Haïti ne se négociera pas entre quelques mains : il se construira avec le peuple et pour le peuple.


Audio cover
Novavox


1 Comment


Agwe Souke
Jun 20

Pour un changement profond, radical et populaire Ton point de vue est non seulement pertinent, mais nécessaire dans le contexte actuel. Si l’on partage le constat que le CPT incarne une fois de plus la continuité du chaos politique et institutionnel — fruit d’une classe dirigeante corrompue et déconnectée —, il est vrai que les solutions proposées par certains intellectuels ou technocrates restent souvent enfermées dans une logique réformiste ou juridico-formelle, sans remettre en cause les structures profondes du pouvoir. L'idée qu'il faille aller au-delà d'un simple changement de personnes ou d’institutions superficielles pour opérer une refondation radicale du pacte social haïtien est fondamentale. Ce n’est pas simplement d’un autre exécutif qu’il faut, même s’il sort de la Cour de…



Like

Top Stories

Receive our analysis and perspectives directly in your inbox. Sign up for our weekly newsletter.

  • Instagram
  • Facebook
  • Twitter

© NONAVOX . Powered and secured by Wix

bottom of page