LePap ak Nou : Une seule famille
- Renouvo Demokratik
- 11 mai
- 3 min de lecture
Par: Ludnie Zéphyr,
Membre du Renouveau Démocratique

Ce cri vibrant a résonné parmi des millions de catholiques haïtiens lors de la visite historique de Jean-Paul II en Haïti, le 9 mars 1983. Né Karol Józef Wojtyła, le futur Jean-Paul II était originaire de Wadowice, en Pologne, où il vit le jour le 18 mai 1920. Il devint le premier pape polonais et le premier non italien depuis plus de 450 ans, lorsqu’il fut élu en 1978.
À l’occasion de l’arrivée du souverain pontife, un élan de ferveur et de réflexion a traversé le pays, conduisant à une redécouverte des liens profonds unissant Haïti à diverses communautés à travers l’histoire. Dans ce contexte, les recherches du sociologue Enel Clérismé et de l’historien Laurore St. Juste, notamment dans leur ouvrage Présence polonaise en Haïti, publié en 1983, ont révélé un pan méconnu mais captivant de l’histoire haïtienne : la présence significative de la communauté polonaise dans le pays. Plusieurs quartiers, tels que Cazale, Fond-des-Blancs et la vallée de Jacmel, portent encore aujourd’hui les traces de cette influence culturelle. Issus des troupes polonaises envoyées par Napoléon, ces soldats, loin de combattre pour l’Empire, ont finalement rejoint la lutte haïtienne pour l’indépendance. Intégrés à la population, ils ont enrichi le tissu socioculturel du pays et contribué à façonner son identité plurielle.
La venue du pape Jean-Paul II en Haïti a marqué un tournant historique, laissant une empreinte profonde sur le pays. Lors de son passage, il a prononcé des paroles marquantes : "Il faut que quelque chose change ici". Son message a été perçu comme un puissant appel au changement, exposant les souffrances du peuple haïtien et soulignant l’urgence d’une transformation sociale et politique en profondeur. Trois ans plus tard, sous l’effet conjugué de la pression populaire, d’une crise économique aggravée et d’une mobilisation croissante de divers acteurs, y compris l’Église catholique, la dictature des Duvalier s’effondra, marquant un tournant décisif dans l’histoire d’Haïti.

Aujourd’hui, l’élection du pape Léon XIV insuffle aux Haïtiens une ferveur renouvelée, amplifiée par la révélation de son ascendance haïtienne. En effet, le souverain pontife, de son vrai nom Robert Prevost, aurait confirmé ses origines haïtiennes par sa lignée maternelle. Son grand-père, Joseph Norval Martinez, serait né à Port-au-Prince. Cette annonce a suscité une vague d’enthousiasme parmi les Haïtiens, ravivant un profond sentiment de fierté et de représentation.
Tout comme en 1983, Haïti se trouve aujourd’hui au bord d’un gouffre, en proie à une spirale de crises politiques, économiques et sociales qui ne cessent de fragiliser le pays. L’instabilité gouvernementale, l’effondrement des institutions et la montée de l’insécurité plongent la nation dans une profonde incertitude. La détérioration des conditions de vie exacerbe le sentiment de désespoir au sein de la population, rendant plus urgente que jamais la nécessité d’un sursaut collectif.
Si la pression populaire et l’engagement des acteurs civils et religieux ont, par le passé, contribué à des transformations majeures, une mobilisation collective demeure essentielle pour espérer un avenir plus stable et porteur d’espoir. Haïti fait face à des défis critiques qui nécessitent des solutions concrètes et un engagement déterminé afin de briser le cycle de crise et de renouer avec la reconstruction et le progrès.
Puisse le peuple haïtien trouver en Léon XIV un allié déterminé pour l’aider à combattre la xénophobie à l’étranger et la violence criminelle en Haïti ! Puisse son héritage haïtien illuminer sa perception des défis du pays et lui inspirer des solutions concrètes pour accompagner les Haïtiens dans l’édification d’une nation plus forte et plus sécurisée !
Fònabraram di ase kamenm wi mezanmi.