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Il était une fois Port-au-Prince…

Photo du rédacteur: Renouvo DemokratikRenouvo Demokratik

Par: Michel Legros,

Sitwayen pou Respè Konstitisyon.

Peinture de Karline  Chérie Belizar
Peinture de Karline Chérie Belizar

En guise d’introduction

Haïtiennes et Haïtiens, pouvez-vous croire que, dans cette Haïti que nous avons connue, ces jeunes hommes, des marginaux issus des ghettos, s'adonnant autrefois au petit banditisme, souvent comme hommes de main de policiers corrompus, auraient pu, sans la complicité même tacite de l'international, ériger en deux ans cette formidable armée triomphante qu'ils sont aujourd’hui ? Je vous invite à y réfléchir.

Apocalypse Now

Mardi 25 février, les faits parlent d’eux-mêmes. Delmas 30 est tombé, massacres et incendies systématiques se poursuivent. Le bilan provisoire fait état de deux morts parmi les FADH et de milliers de nouveaux réfugiés. Plus question de conter ces histoires de retour des déplacés. Quelques heures plus tôt, à Tabarre 27, c'était le même scénario.

Pendant que Viv Ansanm gagne du terrain, le syndicat SPNH-17 de la PNH menace ce qui nous reste d’État et manifeste devant le siège des autorités de la transition. Des appels à la mutinerie circulent, et un influenceur, ignorant toute hiérarchie, ne s'adressant même pas aux institutions mais directement aux policiers et aux soldats, les exhorte à un coup d’État. D’autres réclament l’arrestation pure et simple des conseillers présidentiels. Et comme si cela ne suffisait pas, un mot d’ordre de grève générale, sans suite, était lancé pour les 24 et 25 février, dans un pays où tout est déjà à l’arrêt.

Un monde s’effondre. On perd la tête. On panique. C’est l’anarchie avant l’écroulement final, le sauve-qui-peut général. Comme dirait un vieux camarade : Nou kakit. Nous sommes foutus.

Hélas, il était une fois Port-au-Prince… sacrifié à la barbarie par Joe Biden et António Guterres.

Après Delmas 30, prolongement naturel de Christ-Roi, la prochaine étape vers Pétion-Ville sera Delmas 32, puis 40, 48, 75...

Pendant ce temps, nos "présidents", véritables représentants des parties prenantes, ne cherchent qu’à prendre toujours plus, se partageant la dépouille de la République, indifférents à l’avancée des gangs. Une fois la conquête de Port-au-Prince achevée, ils s’envoleront en hélicoptère vers une autre ville ou fuiront tout simplement vers d’autres cieux.

J’accuse António Guterres

António Guterres est le maître du chaos et de la manipulation en Haïti. Depuis longtemps, je l’accuse d’être l’un des principaux architectes de ce désastre. Lors du sommet de la CARICOM à la Barbade, il a le 17 février présenté un nouveau plan hybride, combinant la mission kenyane avec un fonds fiduciaire sous contrôle onusien, officiellement destiné à financer la logistique et les salaires des forces déployées. Mais derrière cette façade sécuritaire, l’ONU poursuit un objectif bien connu : préserver une rente financière.

Un fait troublant demeure : la coïncidence entre le discours de Guterres et la recrudescence des violences des gangs.

La semaine dernière, deux jours avant l’annonce de son plan, Haïti a été ensanglantée par l’offensive de la coalition Viv Ansanm, qui a semé la terreur à Fort National, Solino, Pouplard et Nazon, après Colette et Kenscoff, laissant derrière elle un cortège de morts. Hier, c’était Tabarre. Aujourd’hui, c’est Delmas 30 et son flot de nouveaux réfugiés.

Les gangs ne se contentent plus de défier l’État : ils mettent en déroute la PNH, la squelettique FADH, et même la MSS, tant vantée par Antony Blinken comme un gage de stabilité pour la reconquête territoriale, mais qui, au fond, ne sert qu’à enrichir la mafia onusienne, et pour laquelle António Guterres se démène sans relâche afin de lui trouver des fonds. À cela s’ajoute l’exécution de dix fidèles adventistes par Vitelhomme – un message de terreur envoyé au moment même où l’ONU prépare son prochain coup.

Peut-on encore parler de coïncidence ? Ou ces gangs, soi-disant incontrôlables, ne sont-ils que les exécutants d’un plan bien défini ?

L’ONU ne se contente pas d’observer la crise haïtienne : elle la gère, l’exploite et l’amplifie selon ses propres intérêts. Le plan hybride de Guterres, mêlant forces étrangères et contrôle financier onusien, n’a qu’un seul objectif : assurer un flux monétaire constant à l’organisation tout en maintenant Haïti dans une dépendance totale. Son discours à la Barbade en est l’illustration parfaite.

Tandis qu’il parle de démocratie et de stabilité, Port-au-Prince sombre sous une nouvelle vague de violences. La souffrance du peuple haïtien devient un levier politique, un prétexte pour justifier des interventions lucratives.

Haïti doit briser le cycle de la manipulation onusienne

Ce n’est pas la première fois que j’alerte sur cette supercherie. Haïti ne peut plus servir de laboratoire aux expérimentations douteuses de l’ONU, ni de vache à lait pour son industrie humanitaire. Il est temps d’ouvrir les yeux : la solution ne viendra ni des États-Unis ni de l’ONU. Elle passe par une reprise en main souveraine du pays par ses propres forces. Le peuple haïtien doit refuser d’être un pion dans un jeu où seuls les maîtres du chaos trouvent leur compte.

Souvenons-nous que Solino a résisté pendant trois années. Preuve que si l’étranger avait voulu aider efficacement, il en avait largement le temps.

Face à l’effondrement de l’État et à l’ingérence qui ne fait qu’alimenter le chaos, il est urgent de convoquer une conférence réunissant les acteurs nationaux pour définir une stratégie de reconquête et de restauration de l'autorité de l'Etat. Ce rassemblement serait l’occasion de poser les bases ďune gouvernance souveraine mettant fin au cycle destructeur de la dépendance et des manipulations étrangères.

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