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HMI : une scène fracturée dans un pays en ruines

  • Photo du rédacteur: Renouvo Demokratik
    Renouvo Demokratik
  • 4 juil.
  • 4 min de lecture

Billet à un ami...

Par : Wilfrid Supréna,

Psychologue social et Anthropologue culturel.

- PC: Novavox -
- PC: Novavox -

Je lisais Les réactions, disons Les commentaires venus tous azimuts, de toutes parts après la dernière sortie de Richie du groupe musical de danse, Klass ..… Je me suis dit “ Tu quoque, mi fili” …En pensant à ces moments très difficiles que traversent Notre peuple et notre pays!


Pendant un jour, deux jours et Pourquoi pas deux semaines, peut être, le Réseau médiatique digitalisé Haïtien vibrera avec les milliers de commentaires ou approches de citoyens bénissant les uns ou maudissant les autres ou vice versa en renversant les acteurs avec en filigrane le parricide de Dessalines par des généraux en majorité au teint Clair qui a maculé Notre histoire naissante de sang et qui l’a ternie , tout au long, de trahisons répétitives..

Here, we go again…


Dessalines a été voir Pétion pour le “ sermonner” une fois de plus… Les manifestations monstre pendant l’administration présidentielle de Jovenel Moïse comme références… Tu t’en souviens!


La sempiternelle question de la couleur de la Peau est collée à Notre vécu quotidien , économique et socio Politique et de nos jours musical comme une “ tique”. Dommage! Dommage! Et pour le pire!


J’aime bien la musique de Richie .Savante. Plaisante. Suave. Profonde. Riche en Symboles. En valeurs patriotiques. En leçons de vie. Entraìnante…. inattendue , sobre et susurrante.


Mais, avant tout, c’est le “ Compas Direct” .. Et ce style musical récemment apparu dans l’univers culturel Haitien, fin des années 1950 , est marqué dès le départ du sceau de la discorde et de l’arrogance.


Nemours Jean Baptiste et Webert Sicot , deux grands de la musique populaire de danse de cette époque à Port-au-Prince, ne se sont jamais alignés sur les causes de l’accouchement de ce style musical intermédiaire refusé dans Les salons huppés d’en haut ( la meringue lente de Dessalines et Euphémie Daguilh primée), et ignoré sous les tonnelles d’en bas ( le Yanvalou, Le Mayi, Le Petro, le Congo , L’Ibo, La Contredanse régnant en maîtres et seigneurs)..


Et L’Orchestre de Danse d’Issa El Saieh et le Jazz des Jeunes de Saint Aude et de Maître Murat allaient faire les frais de ce style nouveau venu mais accrocheur parmi cette nouvelle classe sociale que l’occupation américaine a facilité l’émergence, que Dumarsais Estimé a posé les bases de son pouvoir réel en politique et que Magloire et Duvalier ont consolidé ses acquis économiques et sociaux: La Classe moyenne noire..


Plus tard, c’est la musique des provinces , à travers l’Orchestre Septentrional du Cap, garant à l’époque de le variété et de la pluralité de la musique de danse populaire Haïtienne qui a été épinglée:


“ Bonbon laplenn pa vann lavil” … ( mot de Nemours Jean Baptiste lui même!)..


Maestro Hulrick Pierre Louis de Septentrional ayant maille à pâtir avec cette vilaine caractéristique et indexation a répondu vaillamment dans un Congo paysan:


“ Mwen se Abitan m ye, Se nan Plenn mwen rete…

“ Si m pa plante, ( pote), Potanta lavil pap manje “…


Et depuis, Le Compas Direct comme style musical de danse urbaine a poursuivi son Bonhomme de chemin dans cet environnement délétère, négatif , duel et hostile entre musiciens, Nemours et Sicot, en premier , entre groupes musicaux en-suite : Gypsies/ Difficiles, DP/Scorpio, Tabou/Skah Shah eks..


Et ce style musical marqué par une division “ sui generis” malgré l’appel de Coeur d’Alfred Moise de Septent dès 1966 , “ Polémique , pa vle di mizik, mesye dam “ était devenu la mode à travers le pays.


A La ville des Cayes, Méridional et Panorama, à Couteaux tirés. Pour rien. Aux Gonaïves, La même chose entre Volcan et Simbie..A Fort Liberté, Choucoune et Volvéra ne cherchaient nullement à plaire le même auditoire…


Et, de nos jours, malgré tous nos déboires et toutes les turpitudes et déconvenues en terre Étrangère, nous nous engageons dans Les mêmes platitudes: Klass/Nu Look, Ruteshelle/Bedjine..


Nous nous trouvons dans la quasi impossibilité de nous offrir même un faux semblant d’image d’unité au beau milieu de cet environnement éminemment hostile à Nous, Haitiens…


J’aime bien Richie comme personne et comme valeur musicale pure et sûre à l’égal de Dòdòf Legros, Guy Durosier, d’Antalcidas Murat, Alfred Moïse , Hurick Pierre Louis, Rossini Jean Baptiste, ( Ti Manno) ….Cependant, si J’avais un Conseil à lui prodiguer, je lui dirais:


“ Les chiens Ou les écumeurs de mer aboient, laissez à la caravane le soin d’aller encore plus loin dans l’écriture d’une histoire musicale Haitian encore plus riche et plus passionnante..”


Enfin, donnons au grand instrumentiste, accordéoniste, keyboarddiste , maestro Richard Duroseau , qui n’avait jamais sa langue dans sa poche, un compagnon de Nemours Jean Baptiste dès le départ de cette grande aventure musicale et chorégraphique des classes moyennes Haïtiennes, une sépulture digne en inhumant cette discorde, en enterrant cette hache de guerre avilissante et rétrograde qui n’a jamais fait honneur à ce style musical et à ses fondateurs..


Arrêtons nous de descendre dans cette fange malsaine et putride…


Vive la musique Haïtienne..!


Audio cover

1 Comment


Guest
Jul 04

Très beau texte

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